Il y a un monde entre s’aventurer quelques heures dehors, par temps froid et venteux, pour une activité sportive entre amis et travailler durant tout l’hiver dans des conditions climatiques rudes entraînant quelquefois des problèmes de santé graves pouvant aller même jusqu’à la mort. Alors, petit tour d’horizon sur les symptômes à reconnaître, les précautions à prendre et les éléments de la loi à découvrir.
LES RISQUES DU FROID SUR LE CORPS
Travailler dans des conditions extrêmes de froid peut entraîner des problèmes de santé plus ou moins graves. Dans un premier temps, les engelures peuvent paraître : les extrémités du corps (mains, pieds, oreilles, joues et nez) deviennent alors rouge violacé et douloureuses avec éventuellement des ampoules ou des crevasses. Par la suite, des gelures peuvent se former : des cristaux de glace apparaissent sous la peau pouvant provoquer la gangrène et nécessitant, dans certains cas, l’amputation du membre. Le dernier risque, et non des moindres, est l’hypothermie qui est caractérisée par une température du corps inférieure ou égale à 35 °C; à 25 °C, cela devient fatal pour l’homme ou la femme.
UNE AUTORÉGULATION QUI A SES LIMITES
À défaut d’une température clémente à l’extérieur, le corps va se réchauffer grâce à son activité métabolique (battement du cœur, circulation du sang, activité physique). Toutefois, il est difficile de conserver cette chaleur lorsque la température diminue fortement, le vent se lève, des contacts se font avec des objets froids, la sueur – due à un effort physique – s’évapore. Ainsi, des symptômes tels que le grelottement (mouvement involontaire pour tenter de créer de la chaleur) vont apparaître pour nous avertir que le corps est dans une situation où les pertes de chaleur sont supérieures aux gains. Alors que la fatigue, l’alcool, le tabac, la drogue ou encore des problèmes circulatoires vont aggraver les symptômes, certains aliments auront, à l’inverse, un effet bénéfique tels que les féculents (pâtes, riz, pommes de terre), les soupes et les boissons chaudes à l’exception du café.
SOLUTIONS ET PRÉCAUTIONS
L’ACGIH (American Conference of Governmental Industrial Hygienists) a établi des normes pour le travail en hiver qui préconisent le port de vêtements protecteurs et adaptés (ils doivent laisser s’évaporer la sueur, couper le vent, être imperméables et rester secs) et limitent le temps d’exposition qui varie selon le niveau de température et le vent. Ce temps est établi pour une période de quatre heures, à l’issue de laquelle une longue pause est prévue, avec des périodes de réchauffement de 10 minutes toutes les 2 heures dans un lieu, si possible, chauffé. Pour éviter les risques, outre les conseils vestimentaires et alimentaires, il est important que les travailleurs assurent une surveillance mutuelle, car tout le monde n’est pas en mesure d’observer sur soi les premiers symptômes. La survie va donc dépendre de la rapidité avec laquelle les collègues vont réagir : mettre la personne au chaud, appeler les secours.
L’HIVER, C’EST AUSSI…
Le risque d’intoxication au monoxyde de carbone qui apparaît lorsqu’une personne se trouve dans un lieu fermé avec un manque d’oxygène et des appareils à gaz qui dégagent du monoxyde de carbone. Si une personne éprouve un mal de tête, de la fatigue, des nausées, des étourdissements ou encore des vomissements, il faut alors s’interroger sur une possible intoxication au monoxyde de carbone. Il est recommandé à court terme d’aérer et, par la suite, d’assurer un entretien préventif des machines, de remplacer éventuellement les appareils à gaz par des appareils électriques et d’installer des détecteurs de monoxyde de carbone.
Le déneigement qui nécessite des précautions pour prévenir les chutes (quelquefois mortelles) et une bonne condition physique pour éviter l’arrêt cardiaque. Quelques conseils :
Commencer le déneigement par des exercices d’échauffement (flexions, étirements);
Être muni d’une pelle pas trop lourde (moins de 1,5 kg) avec un long manche pour éviter de se pencher;
Pelleter la neige fraîche plutôt que la neige dure;
Se rappeler que le toit peut être pelleté à ¾ de sa surface et qu’il peut supporter 17 cm de glace, 38 cm de neige dure et 70 cm de neige fraîche;
Repérer les fils électriques et ne jamais les toucher avec le manche métallique de la pelle.
QUELQUES CHIFFRES
Sur une période de cinq ans, de 2008 à 2012, la Commission de la santé et de la sécurité au travail (CSST) a répertorié 11 accidents en moyenne par an liés au travail extérieur dans le froid. Les principaux sièges de lésions sont les doigts et ongles dans 39,6 % des cas, les mains (à l’exception des doigts) dans 15,1 % des cas et les pieds (à l’exception des orteils) dans 11,3 % des cas.